La fashion week s’est terminée la semaine dernière signant un trève méritée pour les gens de la mode autant que pour les parisiens.
Finis les défilés d’énergumènes ultra-lookés sur le parvis du Grand Palais, des wannabes en sur-représentation aux cocktails et présentations. Pour les petites mains et hommes de l’ombre de cette industrie sans pitié, le soulagement est réel, et les tensions apaisées… Au moins jusqu’à la prochaine.
Si toutes les fashion week se ressemblent globalement, celle-là restera gravée car j’y ai rencontré le chef d’orchestre. Celle qui d’un mouvement de tête peut tout faire basculer : Anna W.
Récit en deux actes.
Acte 1
Au milieu du brouhaha du hall d’entrée du 4, place du Palais Bourbon, un silence envahit la pièce. Anna W. vient d’entrer. Jupe crayon mordorée, pull cintré à manches courtes et carré impeccable. Stoïque et fantasmagorique, elle traverse le hall sans rien laisser transparaître derrière ses lunettes noires. En quelques secondes, une tension palpable s’est installée. Tout le monde s’est figé, et se tient en alerte, sur le qui-vive. Mais en un clin d’œil, elle a déjà disparu. La journée reprend son cours. Seules les fleurs installées avant son arrivée témoignent de sa présence dans l’immeuble.
Acte 2
Branle-bas de combat au premier étage. Les filles ont troqué les baskets contre les escarpins et se démènent pour satisfaire les exigences de la « boss ». Grace C. arrangent quelques looks sur un portant pour un shooting qui vient s’ajouter à la charge de cette fashion week. Avec sa crinière flamboyante, le bras droit d’Anna, partage l’élégance punk de Vivienne Westwood. Rien ne semble rapprocher les deux femmes. La voilà d’ailleurs. Face à ces deux monuments de la mode, je tente un « Hello ». L’une me sourit, l’autre n’a pas tourné la tête.
La fashion week s’est achevée, et Anna a quitté Paris. Les portes vitrées du 4 sont à nouveau bloquées et on a retiré les fleurs. Mais le calme et la tranquillité ont repris leurs quartiers.
l'appartement 